Naïf ou machiavélique? Comme il l’a fait au cours du débat sur la réforme territoriale, Patrick Weiten continue de plaider pour une grande région transnationale (SaarLorrLux) et à invoquer, tel un spiritiste, l’esprit de Robert Schuman.
Eu égard aux principes constitutionnels qui prévalent (indivisibilité du territoire) et à l’esprit jacobin qui continue d’animer les élites politiques françaises, la création d’une véritable région transfrontalière avec nos voisins sarrois et luxembourgeois était la solution la plus improbable et Weiten le sait pertinemment.
Nous ne discuterons pas de l’opportunité d’une telle région, notre engagement en faveur de coopérations transfrontalières renforcées est sans faille, mais nous en appelons au réalisme, alors qu’il s’agissait et qu’il s’agit encore de sauver la région Lorraine et de défendre les intérêts des Mosellans (la pérennité du département n’est pas garantie).
Disons-le clairement, si nos voisins sont favorables à la coopération, ils sont en revanche bien plus réticents à se diluer dans une région transfrontalière où ils perdraient la pleine maîtrise de leurs affaires. Les Luxembourgeois (en tout cas les citoyens lambda) se satisfont relativement bien de la Grande région actuelle et n’ont aucune envie de voir leur souveraineté partagée, ne serait-ce que de manière infime, avec des partenaires français bien moins prospères et qui, sur bien des dossiers (Cattenom ou le bilinguisme pour ne citer que ceux-là), n’ont pas fait preuve d’un grand volontarisme. Pour réussir à persuader des partenaires, il faut au préalable avoir donné des gages et Weiten n’en a donné aucun.
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