Vers une fin des documents électoraux sur papier ?Sous le fallacieux prétexte d’économies  et de protection de l’environnement, le gouvernement socialiste souhaite proposer, la disparition des professions de foi papier pour les élections. Il s’agit là d’une véritable atteinte à la pluralité démocratique.

Cette mesure, synonyme de fin des envois papier pour les tracts de propagande électorale, pourrait s’appliquer, en cas d’adoption, dès les élections présidentielle et législatives de 2017, a indiqué une source gouvernementale. Les électeurs ne recevraient donc plus les professions de foi des différents candidats par la Poste, mais devraient se connecter à un site Internet pour les consulter et éventuellement les imprimer. Selon le gouvernement, la suppression des envois papiers répond à une nécessaire « modernisation » de la vie publique et aurait un impact positif à la fois sur les finances publiques et sur l’environnement. Elle pourrait permettre une économie de l’ordre 150 millions d’euros pour l’État. Après plusieurs tentatives avortées par le passé, les ministères de l’Intérieur et des Finances ont toutefois décidé de relancer le débat, en commandant un rapport à l’Inspection générale de l’administration et au Contrôle général économique et financier.

Pourtant cette mesure aurait un double impact négatif:

1) elle pénaliserait les citoyens ne disposant pas d’internet ou peu à l’aise avec les nouvelles technologies, notamment une partie des séniors
2) elle ôterait toute visibilité aux partis autres que les grands partis (en premier lieu le PS, Les Républicains et le FN) qui disposent du financement public et de l’exposition médiatique

L’argument environnemental, nous pouvons l’entendre. Le reste des explications n’est qu’un concert de mauvaise foi de la part d’un gouvernement aux abois. Les pouvoirs publics prétendent que « Le dispositif actuel d’envoi au domicile de chaque électeur d’un exemplaire de la circulaire (ou profession de foi) et du bulletin de vote de chaque candidat de sa circonscription, est inefficace et très coûteux » et que « Beaucoup d’électeurs ne reçoivent pas la propagande, ou trop tard: ainsi, aux élections européennes de 2014, près de 7% des courriers ont été retournés en mairie, faute d’une adresse correcte ».

Doit-on dès lors, dans la même logique, supprimer les trains et les avions qui subissent des retards ou bien tenter d’améliorer le trafic? Il est un fait que les professions de foi arrivent souvent bien trop tard et la solution réside dans l’anticipation de la livraison des professions de foi par les candidats et l’envoi précoce par les pouvoirs publics aux électeurs.

Au crépuscule d’un quinquennat calamiteux où la rigueur budgétaire et le rétablissement des comptes publics n’ont pas été de mise, le dispendieux gouvernement Valls tente de se parer de la vertu du gouvernant économe des derniers publics. Et ce, alors même qu’il vient de mettre en place une réforme territoriale bancale et génératrice de nouveaux coûts et de nouveaux impôts. Des économies, on peut en faire ailleurs. Depuis des décennies, l’État distribue quelques 200 millions d’euros par an à des titre de presse qui, pour bon nombre, appartiennent à des banques et des assurances privées et, pour quelques-uns, ne contribuent en aucun cas à la pluralité de la presse d‘opinion (des magazines de programme télé par exemple…). La Cour des compte ne cesse de pointer du doigt les dérives financières de l’État, qu’il soit dirigé par la gauche ou par la droite. Elle a par exemple dénoncé le rachat par l’État en 2007 du bâtiment de l’Imprimerie nationale pour 376,4 millions d’euros au fonds d’investissement américain Carlyle après l’avoir vendu 4 ans plus tôt à ce même fonds pour 85 millions d’euros. 291,4 millions d’euros jetés par les fenêtres.

Des économies, on peut en faire, mais certainement pas sur la démocratie et le pluralisme politique! La parole est maintenant aux Parlementaires, faisons pression sur eux !