Logo TageblattEn mai et juin dernier, le quotidien luxembourgeois TAGEBLATT (Luxembourg) a publié successivement deux articles dans lesquels le journal accuse notre mouvement de  sympathie néo nazie . Nous avons d’abord exigé de la rédaction la publication d’un droit de réponse puis déposé une plainte en diffamation auprès du tribunal.

Le 31 mai 2017,  le quotidien luxembourgeois TAGEBLATT (Luxembourg) a publié un bref article en ligne non signé intitulé „Einmal zurück ins Reichsland“ . Le lendemain, le journal a publié un second article (version papier et en ligne), plus long et rédigé cette fois en français par Jean-Pierre Cour, l’ancien rédacteur en chef de L’Ami-Hebdo Moselle, sous le titre « Retour au Reichsland – un parti régional à l’idéologie douteuse » . Ces deux articles sont diffamatoires et prêtent à notre mouvement des sympathies nazies.

En référence à l’article 37 de la loi luxembourgeoise du 8 juin 2004 sur la liberté d’opinion dans les médias, nous avons demandé à la rédaction de publier un droit de réponse. Nous avons en outre engagé un avocat qui a déposé une plainte en diffamation contre le journal.

Voici le texte du droit de réponse demandé:

« Les 31 mai et 1er juin, le TAGEBLATT a publié deux articles (« Einmal Retour ins Reichland » et « Retour au Reichsland ») mettant en cause 57-Le Parti des Mosellans, mouvement politique que je préside, et l’accusant de sympathies nazies. Ces articles reposent sur des supputations et des approximations et comportent une présentation tronquée de faits historiques.

Nous laisserons de côté les accusations calomnieuses de sympathies nazies et d’encouragement à la haine. Elles relèvent de la diffamation et seront appréciées par le tribunal.

Jean-Pierre Cour, auteur du second article, présente notre mouvement de manière erronée et n’a manifestement consulté aucun de nos canaux d’information (site Internet, page Facebook officielle ou documents électoraux). 57-Le Parti des Mosellans n’est ni un mouvement séparatiste, ni un mouvement réclamant un rattachement à l’Allemagne, mais plaide pour une régionalisation renforcée dans un cadre fédéral et une région Alsace-Moselle avec co-officialité des langues française et allemande. Marqué ni à gauche ni à droite, il fait partie de la fédération Régions & Peuples Solidaires, dont la majorité des partis régionalistes membres sont de gauche, et qui n’aurait jamais toléré en son sein un mouvement d’extrême droite.

Selon M. Cour, le concept d’Alsace-Moselle est « mensonger », une « réécriture de l’histoire », une « escroquerie intellectuelle »… L’Alsace-Moselle est une réalité tangible dont attestent nombre d’institutions juridiques, syndicales et religieuses qui existent encore de nos jours; une réalité historique et humaine. La période du Reichsland Elsass-Lothringen (1871-1918) a été largement étudiée par François Roth, Professeur d’histoire contemporaine à l’université de Nancy, que M. Cour aurait été bien inspiré de lire. Elle a laissé au département de la Moselle ses limites actuelles qui ne sont ni plus ni moins arbitraires que celles du département créé en 1790. Cette période fut une période de prospérité et de progrès social (lois allemandes de 1883 sur l’assurance-maladie, de 1884 sur l’assurance-accident, de 1889 sur l’invalidité-vieillesse) et juridique (le droit local encore en vigueur aujourd’hui en Alsace-Moselle conserve nombre de lois progressistes de cette époque). Ce fut une période de relative tolérance linguistique : dans les communes francophones, l’alphabétisation se faisait en français et il existait des quotidiens francophones alors qu’en 1919 et en 1945, les autorités françaises ont imposé l’école unilingue en français du jour au lendemain dans les communes germanophones et qu’il fut interdit de publier un journal entièrement en allemand en Alsace-Moselle de 1945 à 1984. Le Reichsland est une période dont nous avons eu le témoignage direct par nos grands-parents qui l’ont vécue. Il est à l’origine d’une solidarité entre Mosellans et Alsaciens et d’intérêts communs que nous défendons pour l’avenir sans aucune « nostalgie trouble ».

L’exemple du drapeau alsacien-mosellan est révélateur du parti pris de M. Cour. Il le présente comme le drapeau du Soviet de Strasbourg (1918) sans préciser, pour être exhaustif, qu’il s’agit du drapeau adopté le 25 juin 1912, à l’unanimité et contre l’avis des autorités de Berlin, par le Parlement (Landtag) d’Alsace-Moselle, démocratiquement élu.

Plus loin, on peut lire que « nombre de sympathisants de 57-Le Parti des Mosellans ont voté pour le FN lors des dernières élections ». Une prouesse de l’analyse électorale. En juin, au moment de la publication de l’article, les seules élections auxquelles avait participé notre mouvement (créé en 2015), étaient les élections régionales. Il s’agissait d’un scrutin de liste dans le cadre du GrandEst, la nôtre rassemblant plusieurs partis. Il eut dès lors été bien difficile d’analyser le vote de « nos » sympathisants au 2d tour et de fait, il n’y en a pas eu d’étude. L’affirmation de M. Cour repose sur du vent. M. Cour s’improvise historien et analyste politique alors qu’il n’en a manifestement pas les compétences.

Au final, il ressort de tout cela une partialité, un amateurisme et une volonté de nuire et de tromper le lecteur. L’article en français, consultable gratuitement sur Internet (et donc susceptible d’être lu par les électeurs mosellans), a été publié à une semaine du premier tour des élections législatives. Il est regrettable que le Tageblatt ouvre ses colonnes à un journaliste à l’éthique douteuse et qui préfère les affirmations péremptoires à l’enquête documentée.

Ph. Mouraux «