Une écoleLors de la traditionnelle cérémonie des vœux de la municipalité de Forbach qui s’est tenue fin janvier, le député-maire, Laurent Kalinowski, qui ne se représente pas aux législatives de juin prochain et a choisi de conserver son mandat de maire (qu’il ne pourrait plus cumuler avec celui de député, loi sur le cumul des mandats oblige) a annoncé qu’il voulait favoriser le bilinguisme et l’apprentissage de l’allemand pour les jeunes Forbachois. La Sarre manque de bras mais pour y trouver du travail, il faut parler l’allemand…

Quelle révélation pour M. Kalinowski, maire depuis 9 ans et député depuis 5 ans dans une ville où il suffit parfois de traverser la rue pour être en Allemagne et où le chômage des jeunes atteint 25% ! La Sarre aurait environ 6000 emplois vacants faute de main d’œuvre.

On aurait pu croire qu’une fois élu député, M. Kalinowski aurais mis à profit sa double casquette de maire et de député et sa proximité politique avec le gouvernement pour faire avancer concrètement le dossier de l’enseignement bilingue. Il n’en a rien été. Il a bien participé une fois, avec une délégation de députés mosellans, à un rendez-vous au ministère sur ce dossier, mais ce fut à l’initiative de la député UMP Anne Grommerch, sollicitée par les associations de promotion du bilinguisme mosellan.

A l’instar d’une Angèle Dufflo, pseudo vice-présidente de la région Lorraine en charge du bilinguisme, qui ne voulait pas déplaire à son mentor Jean-Pierre Masseret, Laurent Kalinowski n’a jamais voulu contredire la politique des recteurs désignés par le pouvoir socialiste et aller plaider avec détermination auprès de sa camarade ministre de l’Education la cause de l’enseignement bilingue en Moselle. Il est vrai que ladite ministre s’est lancée dans une politique de sabotage des enseignements linguistiques en général et de l’enseignement de l’allemand en particulier. Mais qu’importe, on retiendra qu’il ne s’est même pas battu.

En matière de bilinguisme, les 5 ans de mandat de député de M. Kalinowski n’auront strictement rien apporté. Toujours pas de classes publiques bilingues à parité horaire à Forbach (20 ans après leur création, celles de Sarreguemines demeurent les seules en Moselle), pas de multiplications des crèches bilingues (beaucoup plus facile à mettre en place, notamment dans un cadre transfrontalier, dès lors que l’Education nationale n’intervient pas), aucune intervention décisive auprès du ministre de l’éducation pour faire augmenter le nombre pitoyable de postes offerts au concours de professeurs des écoles bilingues en Moselle, ni pour convaincre le ministre d’enjoindre au recteur d’académie de Nancy-Metz à autoriser les candidats au concours de professeurs des écoles bilingues à composer, selon leur préférence, en français ou en allemand dans les épreuves pour lesquelles le texte régissant le concours ne prévoit pas explicitement la langue de composition (c’est-à-dire les épreuves autres que celle de français et d’allemand). Cette dernière mesure rétablirait l’équité entre candidats germanophones natifs et candidats francophones sans remettre en cause la nécessaire connaissance des deux langues et permettrait de recruter des candidats allemands ou d’autres pays germanophones alors même que le manque de candidats maîtrisant l’allemand est l’argument fallacieux avancé par l’administration scolaire pour ne pas ouvrir de nouvelles classes bilingues à parité horaire.

Le candidat de 57-Le Parti des Mosellans dans la circonscription de Forbach se fera fort de rappeler cela aux électeurs quand le dauphin de M. Kalinowski viendra solliciter leurs suffrages.