Soyons clairs : nous avons combattu la création du GrandEst et nous continuons à penser qu’il n’a pas de raison d’être et doit, à terme, disparaitre en tant que région. Il peut être une structure de coopération et de mutualisation au service des régions du quart nord-est de la France, mais il ne saurait demeurer une région de plein exercice. Il ne correspond à aucune réalité historique, humaine et économique. Il ne répond ni aux besoins des régions et territoires qui le composent ni à la demande légitime d’action publique de proximité. Il est rejeté par une large majorité des habitants qui n’ont pas été consultés avant sa création. Anomalie humaine et démocratique, le GrandEst a vocation à disparaitre. Cela étant dit, il y a la réalité du droit : le conseil régional n’a aucune compétence pour revenir sur l’existence du GrandEst. Seul le législateur national est compétent. Il serait donc absurde de centrer la campagne des régionales sur la remise en cause de l’existence institutionnelle du GrandEst.

Dans l’attente d’une hypothétique intervention du législateur, il est toutefois possible pour une nouvelle majorité régionale d’appliquer des mesures correctives en mettant en œuvre des politiques de différenciation territoriale et de désigner des vice-présidents pour l’Alsace (voire, encore mieux, l’Alsace-Moselle), la Champagne-Ardenne et la Lorraine et rétablir la proximité. En outre, il sera loisible à la prochaine majorité régionale, dont nous espérons qu’elle ne sera ni rottnérienne, ni socialiste, ni macroniste, de mettre fin à la gabegie des dépenses de communication voulues par Jean Rottner pour créer de toutes pièces une identité fictive qui n’a aucune réalité. Des sommes qui auraient pu être utilement affectées à d’autres politiques régionales, notamment en cette période de pandémie.